E-commerce et économie circulaire : une alliance durable  

L’économie circulaire n’est plus une simple niche, mais une voie de consommation privilégiée par une part croissante des Français. Durabilité, responsabilité sociale, réduction des déchets, mais aussi économies substantielles : le re-commerce coche toutes les cases d’une consommation plus réfléchie et alignée avec les préoccupations environnementales et budgétaires.

Avec une adoption toujours plus massive, le re-commerce est en passe de devenir un pilier central du e-commerce en 2025 et au-delà.

En France, l’e-commerce retrouve des couleurs ! Selon les données de la FEVAD, le chiffre d’affaires global du secteur a atteint 175,3 milliards d’euros (+9,6%), retrouvant ses niveaux de 2021. Dans le même temps, le segment des produits, particulièrement impacté par la crise inflationniste, a rebondi de +6%. Chaque cyberacheteur a dépensé en moyenne 4 216 € par an, avec plus d’un achat en ligne par semaine.

Contrairement à 2023, où l’inflation avait boosté les achats en ligne par nécessité, 2024 a été marquée par une augmentation réelle du volume des transactions (+10 %). La stabilisation des prix et la hausse des salaires ont entraîné une hausse du pouvoir d’achat. Toutefois, les consommateurs sont restés attentifs aux opportunités économiques et aux achats favorisant ‘économie circulaire. Cette désinflation s’accompagne d’une évolution marquante des comportements : la seconde main s’impose désormais comme une tendance structurante.

Par exemple, à Noël, plus de 50% des Français ont envisagé d’offrir des cadeaux reconditionnés ou d’occasion, notamment pour des raisons environnementales (46 %). Cet intérêt pour le re-commerce a permis un essor significatif des plateformes de revente entre particuliers et marketplaces spécialisés. Le volume d’annonces re-commerce postées sur leboncoin a connu un bon de +317 % par rapport à 2023, atteignant 8,8 millions d’annonces. Avec 25 000 professionnels actifs chaque mois sur la plateforme, ce sont ainsi 189 000 ventes qui ont été effectuées en 2024, soit une évolution de +123 %. 

En 2024, 22% des acheteurs dans le monde ont volontairement privilégié des achats responsables, recherchant activement des produits respectueux de l’environnement et privilégiant des pratiques commerciales éthiques. Le secteur des smartphones d’occasion et reconditionnés en est l’exemple parfait : en France, 20% des appareils mobiles possédés proviennent de réseaux de seconde main. Et si 72% des acheteurs soulignent avant tout l’intérêt économique de l’occasion, l’intérêt environnemental est le deuxième critère d’achat (38%), selon une étude Kantar. 

Ainsi, l’économie circulaire et la consommation responsable devraient poursuivre leur essor cette année, portées par l’engagement des consommateurs, mais aussi celui des enseignes traditionnelles. 

Face à cette demande croissante, les grandes enseignes s’adaptent et accélèrent leur transition vers l’économie circulaire. IKEA a lancé sa plateforme de ventes de meubles d’occasion, permettant aux consommateurs de revendre facilement leurs vêtements. Fnac et Darty ont également élargi leur offre de produits reconditionnés, offrant une visibilité en magasin à la seconde main. De l’ameublement aux biens de consommation, les grandes enseignes nationales offrent une visibilité inédite à la seconde main en magasin. Des enseignes nationales comme Fnac-Darty ont également élargi leur offre de produits reconditionnés, offrant une visibilité en magasin à la seconde main. 

Cette convergence entre offre et demande positionne le re-commerce comme un vecteur clé de la transformation du e-commerce. Cette dynamique pourra-t-elle se pérenniser dans l’année à venir ? 

Tout porte à croire que les signaux sont au vert, notamment du côté des pouvoirs publics et des régulateurs. Avec la loi AGEC bien entendu, mais aussi avec de nouvelles initiatives européennes visant à encadrer le marché de re-commerce. Depuis 2024, le règlement européen sur l’écoconception et la réparabilité impose aux vendeurs de détailler l’origine, l’état et les garanties des produits d’occasion, renforçant ainsi la confiance des acheteurs. En parallèle, la réglementation contre le greenwashing limite l’usage abusif des termes « écoresponsable » ou encore « recyclé » sans preuve tangible.

Grâce à ces nouvelles réglementations, les consommateurs auront une meilleure visibilité sur les produits d’occasion. Ils veulent faire de bonnes affaires, mais aussi acheter en accord avec leurs valeurs environnementales et éthiques. Avec l’essor des marketplaces et du retail seconde main, l’exigence de qualité et les garanties sur l’occasion vont croître. Reste à voir comment les acteurs du marché sauront répondre aux attentes des consommateurs en matière de qualité et de transparence.