5 décembre 2022
E-commerce et consommation responsable : un mariage évident ?
Près de 130 milliards d’euros : c’est le chiffre d’affaires généré par le e-commerce en France en 2021. Un record historique, en hausse de 15 % par rapport à 2020, où les confinements avaient pourtant fait exploser l’achat en ligne, selon la Fédération du e-commerce et de la vente à distance (FEVAD). Un succès pour les retailers, mais une catastrophe pour l’environnement ?
Dans une perspective durable de la consommation, le e-commerce est en effet souvent critiqué pour ses effets a priori néfastes sur l’environnement : achats en cascade à portée de clics, colis qui parcourent le monde et polluent et retours de produits en pagaille sont au menu des critiques. Pourtant, l’e-commerce peut devenir un levier majeur pour une économie plus circulaire et une consommation plus responsable.
Comment, en tant que retailer, se positionner sur ce secteur et faire de l’e-commerce responsable ? Découvrons comment faire ce mariage nécessaire, tant pour attirer un maximum de consommateurs soucieux des enjeux écologiques que pour mieux vendre ses biens de consommation
Des consommateurs soucieux de l’impact de leur consommation et d’une expérience client optimisée
Les chiffres sur l’ensemble de l’année 2022 ne sont pas encore disponibles. Toutefois, si l’on prend par exemple les données du troisième trimestre de l’année, rendues accessibles au mois de novembre par la FEVAD, on constate encore une augmentation du e-commerce en France avec un taux de croissance de + 16,8 % par rapport à la même période l’année précédente.
Une tendance “éco-responsable” qui se renforce
Un succès qui ne cesse de se confirmer – mais qui s’accompagne d’interrogations de la part des consommateurs. Selon le rapport annuel de la FEVAD sur le e-commerce en 2022, « les attentes en termes de RSE ne cessent de progresser. Une grande majorité des acheteurs est attentive aux actions des enseignes en la matière […]. ». Ils sont ainsi plus de deux tiers à constater sur les sites des améliorations concernant les produits proposés, les solutions visant à réduire l’empreinte carbone et les informations sur le pays de production.
Dans une étude de 2021, 53% des acheteurs en ligne déclaraient tenir compte d’éléments environnementaux, responsables ou éthiques dans leurs habitudes de consommation en ligne. Le consommateur responsable se distingue ainsi par ses pratiques d’achat : achats auprès d’entreprises socialement responsables, achats de produits respectueux de l’environnement, de produits bio, économies d’énergie, recyclage ou évitement des pratiques de surconsommation.
« C’est un point qui était déjà en gestation, mais qui a été accéléré en 2020 lors de la crise sanitaire : la posture d’engagement. Les consommateurs sont soucieux de faire de la consommation un levier d’action sur les sujets qui les préoccupent », abondait l’économiste Philippe Moati dans son ouvrage (Dé)penser la consommation : Peut-il y avoir une « bonne consommation » ?. « Retailers et marques ne peuvent plus ignorer ce message. Aujourd’hui, c’est encore plus fort et cela dépasse le retail. C’est frappant dans les pubs télé : au moins une sur deux s’inscrit dans cette logique d’engagement ».
Des bonnes pratiques qui se répandent
Des pratiques éco-responsables que l’on retrouve, déjà, dans les modes d’achat des consommateurs en ligne. Regrouper des commandes pour limiter le nombre de livraisons ou se faire livrer en points relais et privilégier le made in France sont des pratiques responsables qui se démocratisent fortement chez le consommateur d’aujourd’hui. Il ne lésine pas non plus sur l’expérience vécue en ligne. En effet, pour qu’un internaute ait envie de passer à l’achat, il ne lui suffit pas de trouver le produit ou le service recherché : il faut aussi qu’il soit satisfait de sa navigation et pleinement rassuré par les informations obtenues et ce pour 73 % d’entre eux, selon une étude Pwc.
Comment privilégier un e-commerce responsable
Consommer en ligne est devenu une partie de la norme. Ce canal de distribution permet de rendre accessible toute une panoplie de produits responsables parfois difficiles à trouver en magasin – sans oublier la vente en ligne de produits de seconde main qui drive le succès du e-commerce d’après la Fevad et KPMG (80 % des cyberacheteurs disent avoir déjà acheté des produits reconditionnés ou de seconde main en ligne).
De nouvelles entreprises se lancent
Le e-commerce permet aussi à de jeunes entreprises de se lancer dans la vente de produits éco-responsables et de toucher un public étendu. C’est le cas par exemple de marques comme Sapar ou Hopaal, marques de vêtements recyclés faits en France, ou encore d’Ector, baskets recyclables made in France fabriquées à base de bouteilles en plastique et vendues en ligne.
Une réflexion plus large sur l’impact du parcours client
Reste la question de l’empreinte carbone de la vente en ligne. Plusieurs solutions s’offrent aux retailers pour réduire celle-ci et favoriser une e-consommation “verte”. Favoriser la livraison en point relais, inciter les consommateurs à acheter en lots, rationaliser les retours clients et les réinjecter ou ne pas assurer de livraison express… L’objectif de ces méthodes est de minimiser la dépense d’énergie au cours de l’acte de livraison.
Le packaging lui-même peut servir à une e-consommation plus responsable : minimiser la taille et le nombre d’emballages, sans protections superflues ou favoriser des éco-emballages sans plastique et recyclables. Dans le rapport annuel de la Fevad, les e-acheteurs ont d’ailleurs constaté des améliorations en la matière : 81% ont souligné la diminution de la quantité d’emballage. Enfin, l’hébergement du site de e-commerce lui-même peut être fait via des serveurs moins énergivores.
Ce sont l’ensemble de ces pratiques cumulées qui vont permettre à un retailer de se positionner sereinement sur un e-commerce responsable… et en faire un axe de communication crucial auprès de sa clientèle !
Un tremplin pour les vendeurs de bien de consommation
L’e-commerce, ce n’est pas seulement de la vente en ligne, c’est aussi un axe de développement de sa vente en boutique. Combinées, la vente en physique et en ligne peuvent toutes deux répondre à un souci d’expérience de consommation optimisée et responsable. De nombreux commerces se saisissent de l’opportunité pour vendre sur les deux canaux. Une étude réalisée en avril 2021 par l’ObSoCo pour JMP Expansion révèle d’ailleurs que les centres commerciaux résistent à l’avènement du e-commerce et au renouveau des petits commerces de centre-ville.
Environ 80% des sondés de cette étude s’y rendent et un tiers y vont régulièrement. Aussi 6 Français sur 10 se disent prêts à retirer leurs achats sur place plutôt que de se faire livrer, une façon pour l’e-shop de créer du trafic en magasin tout en minimisant son impact lié à la livraison. Fonctionner sur des canaux physique et digital à la fois permet donc de ne pas causer de tort à l’un des deux types de commerce mais surtout d’offrir au client l’expérience de son choix. Avec cette combinaison, il est aussi plus simple de vendre les stocks existants de produits et s’adresser au vaste marché de consommateurs en ligne.
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