05 août 2022
Le cyclotourisme, nouvel eldorado pour les professionnels du tourisme ?
Un marché colossal pour une pratique en pleine expansion. La popularité du tourisme à bicyclette prend de l’élan en France, pays qui est devenu la deuxième destination mondiale du cyclotourisme après l’Allemagne d’après le Ministère de l’Economie et des Finances.Avec des retombées économiques directes estimées à 4,6 milliards d’euros, les opportunités pour les professionnels du tourisme, tous secteurs d’activité confondus, sont grandes. Comment se mettre en selle pour atteindre la tête du peloton du tourisme à vélo ?
Un développement boosté par la crise sanitaire
Le cyclotourisme, une pratique plus ancienne qu’il n’y parait
Bon à savoir : le créateur du cyclotourisme est un Français. Paul de Vivie, surnommé Vélocio, né en 1853 à Pernes dans le Vaucluse, est considéré comme le véritable créateur du cyclotourisme depuis le XIXe siècle.
Mais c’est bien plus tard, au début des années 2000 et plus largement lors de la décennie suivante, que le cyclotourisme a connu un véritable essor dans l’Hexagone. Mettant en valeur le patrimoine local, alliant respect de l’environnement et destinations moins fréquentées, le cyclotourisme permet de voyager en toutes saisons et attire de plus en plus de personnes séduites par le “slow travel”. Une manière de voyager autrement, présente comme alternative au tourisme de masse.
Un essor ces dernières années
Une dynamique enclenchée depuis vingt ans, donc, mais qui a connu une amplification remarquable avec la crise sanitaire. Entre 2016 et 2020, le nombre de passages de cyclistes sur les véloroutes et voies vertes de France a augmenté de 15 % (1). Toutefois, durant l’année 2020 seulement, cette augmentation du trafic atteint 28 %, hors période de confinement. Une tendance qui se confirme en 2021 : l’association France Vélo Tourisme connaît un afflux de + 86 % de visiteurs sur son site à la recherche de nouveaux trajets à réaliser (2).
Cet engouement se confirme sur les routes, puisque près de 22 millions de Français font du vélo durant leurs vacances, affirme l’association, faisant de la France la deuxième destination pour le cyclotourisme au monde.
L’Etat et les collectivités accompagnent ce succès. Au total, plus de 20 000 kilomètres d’itinéraires cyclables ont été aménagés depuis 2010 dans l’Hexagone. Sur ce chiffre, près de 1 784 km ont été ouverts en 2020 dans l’ensemble du pays (+ 165 % par rapport à 2019) . En parallèle, le Schéma EuroVelo, porté par la Fédération européenne des cyclistes (ECF) permet de traverser les pays du continent, dont la France.
Des retombées économiques en pleine expansion
Ce succès populaire incontestable s’accompagne-t-il de retombées économiques concrètes pour les professionnels du tourisme ? Les retombées économiques directes étaient estimées à 4,6 milliards d’euros en 2020, soit une augmentation de 46 % en dix ans. Une filière qui génère près de 38 800 emplois, notamment saisonniers dans l’hébergement, le tourisme ou les commerces locaux.
Un succès pour les territoires
Les collectivités territoriales l’ont bien compris. La région des Pays de la Loire par exemple, pionnière des itinéraires cyclables, a lancé en 2012 le parcours et site internet dédié “la Loire à vélo” : une route touristique de 900 km à réaliser à bicyclette, qui réunissait déjà un million d’aficionados en 2015 (3). On estime 30 millions d’euros de retombées économiques cette année-là (4).
Un levier pour le tourisme local, que la région a d’ailleurs avalisé en lançant le label “Loire à vélo”, une marque convoitée qui garantit l’augmentation de la fréquentation des établissements détenteurs. D’autres itinéraires connus continuent de progresser en termes de fréquentation, comme la Vélodyssée, sur la côte Atlantique, qui génère 100 millions d’euros par an de retombées économiques.
Une stratégie économique à définir pour les professionnels
Des projets solides sur les prochaines années
Le gouvernement affiche désormais, dans le cadre du plan “Destination France”, sa volonté de faire de l’Hexagone le pays numéro 1 du cyclotourisme avant 2030. Les professionnels du tourisme sont ainsi invités à embarquer dans le peloton de cet axe de développement.
Le cyclotouriste dépense en moyenne 68 euros par jour, selon l’Ademe, dont 70 % sont consacrés à l’hébergement et la restauration. Le label “Accueil Vélo”, décerné à des restaurants, sites touristiques ou encore hébergements par France Vélo Tourisme, permet par exemple de se mettre en valeur auprès de ce public qui fréquente beaucoup les recommandations de sa communauté.
Des pistes à creuser
La mise à disposition de flotte de vélos devient également un véritable plus pour les vacanciers qui cherchent à éviter de prendre la voiture durant leurs séjours. En développant une ou plusieurs offres axés sur le vélo, en proposant des itinéraires aux vacanciers, un établissement touristique peut véritablement se distinguer. La construction d’une offre touristique autour du vélo et de sa culture, la création d’une stratégie économique dédiée au cyclisme pour son entreprise touristique peut ainsi permettre à un professionnel de trouver de nouveaux terrains d’expansion.
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Sources :
(1) “Le tourisme à vélo“, entreprises.gouv.fr, Ministère de l’économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique, 25/01/2022
(2) “Voyager en France à vélo en 2021“, France Vélo Tourisme
(3) Pionneau Maxime, “La Loire à vélo, une locomotive touristique“, libération.fr, 04/08/2021
(4) Rondonnier Marine, “La Loire à vélo, histoire d’un succès économique“, france3-regions.francetvinfo.fr, 31/08/2018 mis à jour le 12/06/2020