27 juin 2022
Baisse des prix de l'immobilier : quelles sont les agglomérations concernées ?
Après deux années d’euphorie sur les marchés de l’ancien et du neuf, la tendance semble être à la stabilisation, voire à la baisse, en France. Lyon et Paris, locomotives de l’immobilier, affichent un fort ralentissement dans la progression des prix au mètre carré.Comment expliquer cet état sur le marché de la pierre ? Quelles agglomérations sont concernées ? La tendance est-elle partie pour durer ? Analyse.
Le ralentissement du marché parisien se poursuit
Alors que s’ouvre la saison estivale, la tendance à la baisse, entamée en 2021, se confirme sur le marché parisien. Sur leboncoin, la courbe des prix de la capitale (tout arrondissement confondu) a diminué de -1,6% entre le 1er trimestre 2021 et le 1er trimestre 2022. Cette évolution va jusqu’à -5% si on compare le 1er trimestre 2020 au 1er trimestre 2022.
Un dynamisme qui s’affaisse, certes, mais les prix continuent de rester haut dans de nombreux quartiers. Les arrondissements du nord-est de la capitale (19e, 20e arrondissements) passent en dessous de la barre des 10 000 euros, tandis que les arrondissements centraux continuent de tirer la locomotive du marché. Selon les chiffres du bon observatoire de l’immobilier leboncoin, le 6e arrondissement continue de dépasser les 16 000 euros au m2 en moyenne et plus de 14 000 pour le 7e arrondissement de Paris.
Un léger recul à Lyon et dans certaines métropoles
La deuxième ville du pays en termes de prix de l’immobilier est également entrée dans une période charnière. Lyon fait face à un ralentissement de la hausse, avec des prix de l’immobilier en baisse de 3% entre 2020 et 2022.
Constat similaire du côté de BFMTV Economie : le prix de l’ancien progresse de seulement +1,1 % au premier trimestre alors qu’il était à +2,5 % au quatrième trimestre de l’année dernière et +2,1 % au troisième. Le prix au m2 médian continue toutefois de dépasser le seuil des 5 000 euros pour s’établir à 5 571 euros. Actuellement, seuls les 8e et 9e arrondissements se maintiennent en dessous de cette barre symbolique.
Et malgré la décélération de cette première partie de l’année 2022, le difficile accès à la pierre lyonnaise crée une explosion de la demande et une hausse des prix dans les villes voisines (comme Villeurbanne), voire les départements voisins comme l’Ain.
Des taux de crédit attendus en hausse
La décélération des prix se constate donc dans le temps, mais elle est encore très limitée. Elle est surtout le résultat de plusieurs facteurs situationnels qui freinent le marché.
En premier lieu, depuis le début de l’année, les taux d’emprunt sont en hausse et la courbe ne semble pas prête de changer de cap. En effet, en mai, les banques ont prêté en moyenne à 1,37 % sur 20 ans, selon l’Observatoire Crédit Logement, contre 0,99 % en décembre 2021. Il est désormais rare de pouvoir passer sous les 1 % et les conditions globales d’accès au crédit immobilier continuent de se tendre.
Les emprunteurs doivent faire avec de nouvelles règles (taux d’endettement maximum de 35 %, durée d’emprunt limitée à 25 ans, etc), ce qui, couplé à la baisse du pouvoir d’achat et à l’inflation galopante, limite la demande et fait peu à peu chuter les prix.